mardi

Chewing gums : le packaging intelligent

Comment rendre un chewing-gum attractif ? Comment se démarquer encore sur un marché qui a épuisé toutes les recettes, des goûts fruités à l’haleine fraîche, en passant par le miracle des dents d’une blancheur éclatante ? Métier difficile que celui de product manager pour une marque de chewing gums… L’objet n’a en effet aucune utilité, nutritive ou autre. Ce point est important, nous y reviendrons.

Pour se différencier sur un marché saturé, les producteurs de chewing gums se concentrent désormais sur le packaging, l’enveloppe qui permettra à une marque de remporter le choix du consommateur. On a ainsi vu Mentos sortir ses dragées dans une boîte de forme sphérique, censée entrer comme par magie dans le porte-gobelet de votre automobile. Bien vu…

Un autre cas intéressant, c’est celui de Stimorol, avec sa nouvelle gamme Stimorol Senses. Ici, point de dragées mais bien des bâtonnets, soigneusement emballés dans un film en papier individuel et alignés verticalement en deux rangées dans un emballage en carton dépliable.

Les cas Mentos et Stimorol naviguent a priori à contre-courant : des emballages encombrants, qui tiennent difficilement (Stimorol), voire pas du tout (Mentos) dans la poche d’une paire de jean’s. Et pourtant, ils révèlent une tendance qui mérite toute notre attention : dans les deux cas, le chewing gum se positionne comme un substitut à la cigarette, un autre bien de consommation dénué de toute forme d’utilité, mais diablement plus nocif.

Au-delà de la dépendance physique à la nicotine, on connaît toute la problématique du fumeur qui voudrait arrêter le tabac : c’est souvent du rituel associé à la cigarette qu’il est le plus difficile de se débarrasser. Mentos et Stimorol se proposent donc, avec leur volumineuse enveloppe, d’occuper le terrain de la clope. Mentos d’abord, en trônant dans le porte-gobelet de votre voiture, vous permet d’avoir toujours sous la main de la pâte à mâcher dans les embouteillages, histoire d’oublier ce vieux réflexe qui consistait à en griller une au premier feu rouge qui s’éternise. Stimorol ensuite, et ce cas est encore plus symptomatique, va un peu plus loin en proposant un paquet qui reprend lui-même les dimensions du paquet de cigarettes. Testé et approuvé par votre serviteur : la main qui fait tourner nerveusement le paquet dans la poche du blouson n’y a vu que du feu. Mieux, le paquet s’ouvre en deux comme les anciennes boîtes d’allumettes et les bâtonnets sont même légèrement collés au fond du paquet. Le petit bruit du papier qui se déchire n’est pas sans rappeler celui du paquet de cigarettes fraîchement défloré. Vue, ouïe, toucher, voilà au moins trois sens qui évoquent mon tabagisme et qui sont comblés par les StimorolSenses. Difficile de croire en un heureux concours de circonstances.

Les chewing gums vont-ils m’aider à arrêter de fumer ? Certainement pas, mais ils vont en tout cas m’aider à m’occuper les mains, autre problématique du fumeur. Reste évidemment la question de l’impact environnemental de ces emballages imposants. Ici aussi, une solution alternative existe puisque la marque Chicza propose désormais un chewing gum 100% naturel, produit selon les procédés traditionnels d’extraction du chiclé, l’ancêtre de notre pâte à mâcher, le tout dans un emballage entièrement biodégradable. Problème : le Chicza n’est distribué pour l’instant qu’au Royaume Uni.

Liens :
http://www.stimorol.be/
http://www.mentos.be/
http://www.chicza.com/

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire